Le nucléaire : cadeau ou fardeau en tant qu’acteur de la décarbonation ?
Si cette énergie continue de faire débat, notamment au sein de l’Union européenne, elle connaît assurément un retour en grâce. Exemple parlant : les petits réacteurs modulaires (SMR), moins coûteux, plus faciles et plus rapides à construire que les centrales classiques du fait de leur petit format, qui suscitent un intérêt croissant au niveau mondial.
Toutefois, le « sujet qui fâche » continue d’alimenter les tensions entre anti- et pro-nucléaires : la gestion des dangereux déchets radioactifs.
Pour relever ce défi, Transmutex, start-up fondée à Genève en 2019, a mis au point une technologie innovante qui réduit de 80% le volume des déchets nucléaires, mais également de moitié leur durée de radioactivité. Potentiellement applicable à quasi 100% des déchets nucléaires existants, elle se démarque par sa sécurité opérationnelle inédite, issue de sa capacité de fermer une installation nucléaire en à peine… deux millisecondes.
Cette technologie repose sur un procédé révolutionnaire de transmutation des éléments (d’où le nom Transmutex), à savoir convertir un élément en un autre. Elle requiert l’utilisation d’un accélérateur de particules directement connecté à une centrale de fission nucléaire, pour modifier légèrement un élément radioactif tel que le thorium en un isotope d’uranium immédiatement utilisable comme combustible nucléaire, isotope qui, à l’inverse de celui utilisé dans les centrales traditionnelles, ne produit ni plutonium ni déchets radioactifs de haute activité (DRHA). Vers un avenir plus sûr en produisant de l’énergie propre grâce à la réutilisation de déchets nucléaires ? C’est l’ambition de Transmutex, qui envisage de construire son premier réacteur en Europe d’ici à 2030. Obstacle à franchir pour déployer sa technologie : le coût exorbitant de construction des accélérateurs de particules.