L’ère des « mégafeux » s’est ouverte et entre désormais dans une phase de prolifération à l’échelle mondiale, aucun continent n’y échappant.
Défini comme un incendie « hors-norme » de dimension incontrôlable, un méga-feu est un phénomène lié à l’augmentation des températures. Celle-ci provoque l’assèchement de la végétation et des sols, engendrant ainsi toujours plus de combustible inflammable, ce qui accroît la vitesse de propagation et la distance de dissémination des incendies.
Selon une étude publiée le 24 juin dans la revue scientifique britannique Nature Ecology & Evolution, la fréquence des feux de forêt extrêmes a plus que doublé en 20 ans, sur la période 2003-2023. Les données d’observation satellitaires recueillies ont permis aux chercheurs d’analyser environ 3000 incendies de forêt ayant une énorme « puissance radiative » (quantité d’énergie émise par rayonnement).
Constat alarmant : leur fréquence a été multipliée par 2,2 au cours de cette période, et la puissance radiative cumulée des 20 incendies les plus extrêmes de chaque année a, elle aussi, plus que doublé.
Cercle vicieux qu’il faut briser : éviter que les écosystèmes forestiers, précieux puits de carbone, ne deviennent des sources nettes de carbone. Si le changement climatique augmente les risques d’incendies de forêt extrêmes, il faut savoir que l’augmentation du nombre d’incendies aggrave à son tour le dérèglement climatique : lorsque la végétation brûle, le CO2 stocké est rejeté en masse dans l’atmosphère.
Retour, donc, à la case départ : les mégafeux sont à la fois une conséquence et l’une des causes majeures du réchauffement climatique.
Afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, il est urgent d’agir pour sauvegarder notre « allié forestier ». Mais sommes-nous réellement préparés à faire face aux feux de forêt extrêmes et à leur impact dévastateur sur la biodiversité, la qualité de l’air (énormes émissions de particules fines), la facture économique, et la santé des populations ?