Superturbine à hydrogène : une solution pionnière émerge pour permettre à l’Europe de s’affranchir de sa dépendance au gaz naturel, et de construire un avenir énergétique propre et durable.
Atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 est l’objectif principal du Pacte vert de l’UE.
La route est encore longue, mais les cleantechs ne cessent de se développer pour permettre d’y parvenir.
Faire de l’hydrogène vert l’un des vecteurs essentiels de la décarbonation est l’un des paris majeurs de l’UE. Dans ce contexte, la bonne nouvelle émane d’une percée technologique révolutionnaire : la conception d’une turbine capable de fonctionner entièrement et efficacement à l’hydrogène. Ainsi, injecter 100% d’hydrogène dans une turbine à gaz pour produire de l’électricité propre marque un tournant historique.
C’est le projet FLEX4H2, cofinancé par le Clean Hydrogen Partnership, l’Union européenne et le gouvernement suisse, qui est à l’origine de ce système innovant capable d’alimenter en électricité un demi-million de foyers.
Au départ, la société italienne Ansaldo Energia a développé la turbine GT36, testée avec succès. Cette turbine de classe H mise en service en Allemagne est dotée d’une imposante capacité de 560 MW. Sa chambre de combustion, capable de fonctionner quelle que soit la concentration d’hydrogène (de 0 à 100%) dans le mélange de gaz naturel, permet d’atteindre des températures opérationnelles extrêmement élevées tout en minimisant les émissions d’oxyde d’azote (NOx) et de CO2, le tout sans recourir à des diluants dans le processus.
Federico Bonzani, directeur des produits et de la technologie chez Ansaldo Energia, affirme qu’un seul moteur doté de cette technologie GT36 pourrait éliminer environ 2 millions de tonnes d’émissions de CO2 par an. Avec un budget de 8,7 millions d’euros, le projet FLEX4H2 va opérer jusqu’en décembre 2026 pour atteindre le TRL 9 (Technology Readiness Level9), plus haut niveau de maturité technologique.