Communiqué par l’Observatoire Mauna Loa, ce chiffre constitue pour la communauté scientifique internationale un nouveau – et violent – signal d’alarme : 426 parties par million (ppm) en mars 2024, du jamais-vu depuis… 14 millions d’années en matière de concentration de CO2 dans l’atmosphère !
L’acronyme PPM (parties par million) désigne une unité de mesure couramment utilisée par les scientifiques, qui permet de déterminer le nombre de molécules de polluant ou de gaz à effet de serre (le CO2 dans le cas présent) que l’on trouve par million de molécules de tous les constituants présents dans l’air.
En 1958, Charles David Keeling, géochimiste et climatologue américain, a été le premier à effectuer, depuis la station du Mauna Loa Observatory (Hawaï) – devenue depuis lors un site de référence à l’échelle mondiale -, des mesures systématiques du taux de concentration de CO2 dans l’atmosphère, soulignant une hausse constante liée aux activités humaines.
Au moment où l’Observatoire Mauna Loa a commencé ses relevés, le taux de CO2 s’établissait à 315 ppm, alors que ce taux était de 280 ppm à l’époque préindustrielle (1850-1900).
Le CO2 qui s’accumule dans l’atmosphère peut y rester pendant près d’un siècle. Facteur aggravant actuel : la vitesse à laquelle la concentration de CO2 augmente alors que dans le même temps nos meilleurs « alliés », les puits de carbone (océans, forêts, sols, tourbières…), ces mécanismes naturels qui jouent un rôle majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique en absorbant les GES et en les stockant en dehors de l’atmosphère, voient leurs capacités d’absorption du CO2 diminuer, amplifiant ainsi le réchauffement climatique.
Pour sortir de l’impasse climatique, il faut donc réduire nos émissions de GES, mais aussi préserver les puis de carbone. On estime en effet que sans l’existence de ces derniers, la concentration de CO2 dans l’atmosphère atteindrait environ 600 ppm. Un cap à ne surtout jamais franchir…