Pour aider le monde à faire face à l’urgence climatique, la startup NetZero, spécialisée dans la capture et la séquestration à long terme de carbone atmosphérique, mise sur un « nouvel or noir » : le biochar.
Contraction de bio-charcoal, le terme biochar désigne un charbon d’origine végétale permettant de séquestrer à long terme – pour des centaines d’années – le carbone atmosphérique. Le biochar offre donc une solution viable, validée par le GIEC comme technologie à émissions négatives (NET).
Si réduire drastiquement les émissions de CO2 est une priorité absolue, le captage et le stockage des gaz à effet de serre constituent selon le GIEC un autre volet d’action incontournable pour tenir l’objectif de limitation du réchauffement à 1,5°C d’ici 2050. Cet objectif implique de retirer de l’atmosphère 5 à 10 milliards de tonnes de CO2 par an !
Ce défi colossal mobilise la startup NetZero qu’Axel Reinaud a cofondée en 2021, avec le paléoclimatologue Jean Jouzel, ancien vice-président du GIEC.
Sa mission est limpide : produire du biochar à très grande échelle et éliminer le carbone dans l’atmosphère. Oui, mais comment ?
La réponse est apportée par Olivier Reinaud (le fils d’Axel), le plus jeune des cofondateurs : « Le biochar, c’est une petite merveille… et c’est surtout un puits de carbone ! Pour faire simple, c’est une sorte de poudre de carbone, que l’on peut obtenir à partir de n’importe que type de résidu végétal sec – pour le moment, nous nous sommes concentrés sur les résidus de café. En poussant, les végétaux captent naturellement du carbone dans l’atmosphère : c’est le phénomène de photosynthèse. En récupérant des résidus végétaux inutilisés et en les chauffant à haute température sans oxygène (un procédé appelé pyrolyse, qui fonctionne entièrement avec de l’énergie renouvelable), on extrait le carbone contenu dans la biomasse sous la forme d’une poudre : notre fameux biochar.
La beauté de la chose,c’est que ce concentré de carbone représente un bénéfice climatique évident, puisqu’il permet de stocker de manière stable ce carbone pour plusieurs centaines d’années. Mais il a également un bénéfice agricole très important : incorporé à la terre, il développe de manière spéculaire la fertilité des sols, et est particulièrement efficace pour les sols des zones tropicales, dont il corrige l’acidité tout en retenant davantage l’eau et les nutriments. »
Les zones tropicales sont le centre de gravité des activités opérationnelles de NetZero.
La startup a ouvert deux usines, au Cameroun et au Brésil. NetZero, primée par Elon Musk et la fondation XPrize, et labellisée comme solution efficiente par la fondation Solar Impulse, s’est fixé pour objectif d’atteindre deux millions de tonnes de CO2 stockées par an d’ici 2030.
